Comment manger bien quand on a pas le porte monnaie de Picsou. Partie I

La nourriture, c'est vraiment un sujet vaste. Un des meilleurs sujets quand on a envie de foutre en l'air un repas de famille, ( mais ça sera pour un prochain article ;) .

C'est intime, chacun fait à sa façon, l'habitude, la famille, il y a tellement de choses qui influent sur notre assiette ! Et parmi ces choses, il y a... les organismes de santé et leurs injonctions. Pas trop de sucres, pas trop de graisses, cinq fruits et légumes par jour ! Mais comment faire quand on est pas crésus ? D'aucuns diront que c'est facile, ce à quoi je réponds :

 ( Cette image provient de cet excellent Tumblr )

Alors comment manger bien quand on est pas crésus et qu’on ne peut pas s’offrir du tout bio à chaque repas ? Comment se débrouiller avec la vie quotidienne sans pour autant ruiner son portefeuille et manger autre chose que des cochonneries ? Comment manger sain alors qu’on habite en ville et que les bons produits du terroir ne sont pas à la porte à coté.

C’est ce que je vous propose ici. Avec un peu de motivation, il y a moyen.

Les marchés :

Il est souvent répandu que les légumes coûtent chers, surtout quand ils sont bios, en particulier en grande surface. Les marchés peuvent être une alternative digne de ce nom. En particulier quand vous arrivez plutôt vers la dernière heure. Il n’est pas rare qu’un commerçant vous fasse un prix plutôt que d’avoir à jeter sa marchandise à la poubelle.

Le panier bio 

Un autre «  truc » pour manger davantage de légumes, qui soient à la fois bio et locaux, c’est le «  panier bio ». Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, c’est extrêmement simple. Il s’agit en général d’entreprises ou de coopératives, qui pour une somme définie, vous apportent chaque mois un assortiment de légumes, ou autres produits locaux, soit chez vous, soit à un endroit proche de chez vous.
L’idée a commencé à faire parler d’elle en particulier à Paris, et le procédé s’est répandu en France. L’initiative commence aussi à avoir cours en Belgique.

En général, vous pouvez soit demander un assortiment de légumes variés si cela vous est égal, mais dans certains cas, vous pouvez également choisir la composition du panier. Cela dépend des associations qui mettent ce service en place.

Par exemple, pour ma ville ( Grenoble ) l’association l’équytable propose des paniers bio qu’elle distribue dans plusieurs endroits de l’agglomération.
N’hésitez pas à vous renseigner dans votre ville ;)

L’avantage de cette méthode, c’est que vous n’avez pas à aller très loin pour chercher vos légumes, et vous êtes assurés, qu’ils soient biologiques et locaux, la somme du panier ne change pas, et les légumes sont toujours de saison.

Les fruits et légumes pas aidés physiquement  :

Allez, soyons honnêtes deux minutes. Quand nous imaginons une pomme, on imagine une pomme de belle taille, mûre à point, de belle couleur, sans aspérités, ni défauts, avec une peau limite rutilante qu’un épicier consciencieux frotterait avec un torchon de soie le matin avant d’apporter la marchandise sur les étalages.

Oui. Sauf qu’en vrai, ça n’existe pas, et qu’à cause de cette image idéalisée, une quantité astronomiquement indécente de légumes et de fruits sont jetés, juste à cause de nos fantasmes pervers d’un épicier qui frotte.

Il y a des fruits et légumes  abimés, petits, tordus, avec des bosses bizarres, qui ont rigoureusement, et catégoriquement le même goût que ces fruits, qui aimeraient avoir une chance de séduire nos papilles exigeantes et en manque d’amour, qui se sont crevé le tempérament à mûrir consciencieusement et à être cueillis dans leur gloire pour FINIR A LA POUBELLE, CEST PAS INJUSTE CA ?

A pleurer ma bonne dame.

Des fruits et des légumes friendzonés en quelque sorte.

Je déconne, je hais ce terme.

Tout ça pour vous dire que : VOUS pouvez être le capitaine américa de ces pauvres cucurbitacés et autres rebuts martyrs en achetant des fruits et légumes qui ne sont pas beaux.

En général, ils sont moins chers que tout le végétariarium calibré, et ils ont strictement le même goût.
Il y a même des entreprises qui ont cerné le problème, et il existe des labels pour inviter à les consommer.

Notamment le label johnny hallyday

Ahem… désolée.

Et le label bien connu des fruits et des légumes moches. Mais comme l’entreprise qui promeut cette initiative a des pêcheurs qui pratiquent une pêche dénoncée entre autres par Pénélope Bagieu, je ne prononcerai pas son nom. ;)

Manger sain est-ce si cher que ça ?

Quand on y réfléchit, la plupart du temps, nous fonctionnons bizarrement. Nous sommes prêts à acheter des plats préparés quand on a pas le temps, ou à aller dans les fastfoods quand on a juste la flemme de cuisiner alors que ces deux solutions ne nourrissent pas forcément très bien, et qu’elles sont également chères pour ce qu’elles sont. Manger mieux est peut être simplement synonyme d’une meilleure organisation. Sans pour autant que ça soit pénible. Ne plus manger dehors qu’une à deux fois par semaine, c’est déjà un bon début. 

L’avantage des plats préparés, c’est qu’on à pas à se fatiguer pour les faire. Mais dans la grande majorité des cas, ils sont moins bons que des plats faits soit même, ils sont beaucoup trop salés ( voire sucrés !) et quand il y a moins de sucre ou de sel, c’est le gras qui est rajouté, car il a pour avantage d’être à moindre coût.

Ceci dit, comme pour beaucoup de choses, les plats préparés ne sont pas l’incarnation de satan. Des entreprises ont pris conscience du problème. Il faut « juste » bien les choisir.

Les conserves :

Elles ont souvent mauvaise réputation. Mais ça n’est pas forcément justifié. Il est évident que les légumes contenus dans les conserves ont forcément une teneur moindre en vitamines comparés à des légumes qui soient de la première fraîcheur, mais il vaut mieux consommer des légumes que ne pas en consommer du tout. Rincer les légumes en conserve avant de les cuisiner peut permettre d’oter une partie du sel que contient le jus dans lequel ils baignent.

Légumineuses de mes amours  :

Poix chiches, lentilles, poix cassés, vous savez ces trucs dont personne ne veut, ou presque. Hé bien, elles offrent une satiété digne de ce nom, et ne sont pas forcément très chères. Mélangées à des céréales cela peut être très bon. Je pense au combo riz lentilles par exemple.

L'achat en vrac :

Il est en train de revenir au goût du jour. Les choses achetées en vrac sont souvent moins chères que lorsqu’elles sont emballées. Certes, il est peut être un peu contraignant de s’encombrer de bocaux en verre et la swaggitude du panier à la Jane Birkin ne parle pas à tout le monde, Mais quand on a le portefeuille qui vous dit : Oui, mais non. C’est une possibilité intéressante, et si ça peut éviter à des tortues ou à des baleines de gentiment étouffer à cause de sacs plastiques, ça n’est pas plus mal . ( Ouuuh, tu la sens ma grosse culpabilisation des partisans du sac plastique ? ).

Le cas Joséphine duviandard : ( Source : Madmoizelle.com )

Pour les carnassiers, le cas de la viande se pose : la viande, de bonne qualité, est chère. Alors, quand on veut consommer mieux, le choix nous appartient. Modérer sa consommation de viande peut déjà être une fleur à faire à son portefeuille et Revenir au boucher pour s’octroyer de temps en temps une bonne pièce de viande vaut la chandelle. Pensez à Hannibal Lecter, il choisit toujours une viande de qualité !

Comment ça mon exemple craint ?

Et si on a pas envie d’avoir le coté aristo d’Hannibal avec la viande. Les bas morceaux sont nos amis, ils faut les aimer aussi. Une occasion supplémentaire pour se botter les fesses et apprendre de nouvelles recettes de cuisine pour ne pas rester le noob cuisinier éternel du steak et pâtes.

Le choix du bio  : ( Source madmoizelle.com )

Vouloir soigner sa consommation signifie qu’on a envie au moins, à défaut d’argent de passer du temps pour manger mieux. Cela signifie que l’on veut investir au moins un minimum. Après, cela dépend du choix et de l’envie de chacun.

Manger bio ne revient pas à se mettre au régime, c’est simplement revenir à l’essentiel d’une alimentation saine : fruits et légumes, viande (pour celles qui en mangent) et légumineuses, céréales. Le reste, c’est du bonus qui peut être acheté au jour le jour selon les moyens et les envies du moment. Si vous envisagez de vous mettre au bio, restez donc toujours centrés sur ce panier de base, les bonbons bio attendront que vous vous mettiez à gagner plus du SMIC !

Si par exemple c’est votre santé qui vous obsède, vous pouvez privilégier légumes et fruits bio pour les achats courants : pommes, poivrons, fraises… Ces aliments qui poussent hors de terre et qui sont énormément demandés par les consommateurs font les frais de l’agriculture intensive.

À l’inverse, les oignons, l’ail, les pommes de terre et autre aliments poussant sous terre et/ou étant plus rustiques sont moins susceptibles d’être attaqués par les insectes et sont donc moins arrosés de produits chimiques.

Le blé et les autres céréales sont elles aussi inondés de pesticides . Consolez-vous ! Les pâtes, le riz, tout ceci n’est pas plus cher en bio qu’en traditionnel, surtout acheté en vrac !